Santé, Vidéo : Mathieu Lozouet - Douleurs au visage : la névralgie du nerf trijumeau, une maladie méconnue

Conférence donnée le 15 Mars 2025 à L'Atrium Rouen, dans le cadre de la Semaine du Cerveau organisée par la Société des Neurosciences.

Publié le – Mis à jour le

Conférencier : Mathieu Lozouet

Imaginez une douleur si intense qu’un simple effleurement du visage ou le fait de se brosser les dents devient une épreuve insurmontable. C’est le quotidien des personnes atteintes de névralgie du trijumeau, une maladie méconnue. Ces décharges fulgurantes et imprévisibles transforment les gestes du quotidien et bouleversent la vie de ceux qui en souffrent. Si certains médicaments peuvent aider, ils ne suffisent pas toujours. D’autres solutions existent : des interventions chirurgicales permettent d’agir directement sur le nerf pour tenter de limiter cette douleur.

Dans le cadre de la conférence intitulée "Douleurs au visage : la névralgie du nerf trijumeau, une maladie méconnue", Mathieu Lozouet aborde la névralgie du trijumeau, une maladie rare et très douloureuse qui touche le nerf trijumeau situé dans le visage. Ce nerf, le plus grand des nerfs crâniens, contrôle la sensibilité de la face, allant du haut du front à la mâchoire inférieure. Lorsque ce nerf dysfonctionne, il provoque des douleurs aiguës, décrites comme des décharges électriques très intenses dans le visage. Les symptômes de la névralgie du trijumeau sont souvent confondus avec des problèmes dentaires ou des migraines, entraînant une errance diagnostique prolongée. Les patients peuvent même subir des interventions dentaires inutiles, comme l'extraction répétée de dents, en raison de diagnostics erronés.

Les crises douloureuses sont généralement déclenchées par des gestes quotidiens anodins tels que se raser, manger, se brosser les dents ou même simplement parler. Ces crises peuvent être extrêmement handicapantes, bloquant littéralement le patient dans ses activités quotidiennes. La névralgie du trijumeau affecte majoritairement des personnes âgées de plus de 50 ans et touche légèrement plus les femmes que les hommes. Parmi les causes principales, on retrouve la compression du nerf trijumeau par une artère, la sclérose en plaques ou parfois des tumeurs cérébrales. Cependant, dans certains cas, aucune cause précise n'est identifiable, ce qu'on appelle une névralgie idiopathique.

Le traitement principal est la prise de médicaments antiépileptiques tels que la carbamazépine, qui réduit l'hyperactivité du nerf. Toutefois, ce traitement peut entraîner des effets secondaires importants tels que des vertiges ou une grande fatigue. Lorsque les médicaments ne suffisent plus ou deviennent intolérables, une intervention chirurgicale peut être envisagée. Celle-ci consiste soit à déplacer l'artère qui comprime le nerf, soit à endommager légèrement le nerf pour stopper les crises douloureuses. Ces interventions peuvent apporter un soulagement considérable, mais parfois la douleur peut réapparaître après un certain temps.

La conférence se conclut sur l'importance de comprendre cette maladie pour éviter l'errance thérapeutique et apporter rapidement un diagnostic et un traitement adaptés aux patients souffrant de la névralgie du trijumeau.