Génétique, Santé, Vidéo : Catherine Bourgain - Tests génétiques, technologies de la reproduction, recherches sur l'embryon...
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Conférencière : Catherine Bourgain, Généticienne et Sociologue à l'Inserm, directrice du CERMES3 (Inserm, EHESS, Univ. Paris), membre du Comité d'Éthique de l'Inserm et administratrice de l'association Sciences Citoyennes.
« Dans quel monde souhaitons-nous vivre demain ? ». C’est avec cette question que le Conseil Consultatif National d’Éthique lançait, au printemps 2018, les États Généraux de la Bioéthique. Les choix que notre société fait aujourd’hui ont une influence forte sur des questions aussi fondamentales que celles de savoir comment nous soignerons-nous demain, quels enfants ferons-nous naître, comment concevrons-nous l’humain ? Les débats qui ont entouré la révision des lois bioéthiques se sont centrés sur des aspects sociétaux, comme les nouvelles façons de faire famille ou encore celui de choisir les conditions de sa fin de vie. D’autres questions comme le recours aux tests génétiques ou encore les modifications génétiques sur les embryons, ont été moins débattues.
Dans le cadre de la conférence intitulée "Tests génétiques, technologies de la reproduction, recherches sur l'embryon... Dans quel monde souhaitons-nous vivre demain ?", Catherine Bourgain, éminente généticienne et sociologue à l'Inserm et directrice du CERMES3, aborde les implications éthiques et sociales des avancées en génétique et biotechnologies, soulignant l'importance d'une réflexion collective sur le futur que nous souhaitons construire. Elle fait référence aux États généraux de la bioéthique en France, qui invitent à la réflexion sur l'encadrement du développement scientifique et technique, en posant la question fondamentale : "Dans quel monde souhaitons-nous vivre demain ?".
Catherine Bourgain discute de l'importance de réguler la recherche scientifique, notamment dans le domaine de la génétique, pour orienter le développement technologique selon les valeurs et besoins sociétaux. Elle met en avant l'importance d'une régulation éthique, pas nécessairement pour freiner la recherche, mais pour s'assurer qu'elle s'aligne sur les aspirations humaines et sociales. Elle souligne les enjeux éthiques et les risques associés aux tests génétiques commerciaux, souvent interdits en France, pour leur manque de précision et les implications sur la vie privée et les relations familiales. Elle évoque également les controverses autour de la modification génétique des embryons, en particulier l'affaire du scientifique chinois He Jiankui, pour questionner les limites éthiques de la science et la nécessité d'un encadrement international.
Catherine Bourgain appelle à une réflexion plus large sur les conséquences sociales des technologies génétiques, en mettant en garde contre les risques d'inégalités et de discriminations génétiques. Elle prône une approche inclusive du débat éthique, intégrant non seulement les experts mais aussi le grand public, pour envisager ensemble le futur technologique et sociétal.
La conférence se conclut sur l'importance d'une démarche anticipative et collective dans l'encadrement des avancées scientifiques, pour s'assurer qu'elles contribuent à un futur souhaitable pour tous, reflétant une réflexion démocratique sur les choix technologiques et leurs implications éthiques et sociétales.
Une action soutenue par la Région Normandie.